Les tartines par date

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Niveau scolaire

Aujourd’hui c’est mercredi et on travaille; les profs ont eu en même temps la bonne idée de mettre tous les contrôles sur deux jours. Au moins nous vivons dans une ambiance sereine, voire monastique. Je resterai donc sérieuse.

Tout cela me fait penser à l’éternel débat sur les niveaux scolaires des lycées français de l’étranger. L’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à L’Etranger) gère le plus gros réseau d’écoles à l’étranger, plus important que le réseau américain. Elle fournit des subventions aux écoles qu’elle homologue, en échange de quoi ces dernières sont tenues de respecter les programmes d’enseignements dictés par le ministère de l’Education Nationale et sont tenues également d’embaucher des profs expatriés ou au moins ayant réussi les concours de professeurs.

Dans les faits, il y a environ 5 expatriés par lycée à l’étranger, chargés de coordonner et de former leur collègues et l’on peut réellement passer d’un lycée français à un autre sans grosses difficultés ni pertes dans les progressions des élèves. Ayant testé 5 lycées en 8 ans, je peux dire maintenant que les fameuses différences de niveaux des écoles ou lycées ne sont qu’un leurre et que l’homogénéité du système est bien réelle, je remercie donc les fonctionnaires français, une fois n’est pas coutume.

Après, on peut se demander pourquoi les parents, dont moi même, sont obnubilés par les niveaux des écoles, notamment des lycées français à l’étranger. Je vous propose quelques explications, directement issues d’une longue expérience du radio trottoir de la sortie de classe :

1/ Comme l’expat déménage souvent, il est plus anxieux que le sédentaire du suivi scolaire de sa progéniture. Ca se comprend, c’est légitime.

2/ Madame ou Monsieur Expat qui suit le conjoint a souvent plus de temps et de disponibilité pour effectuer ce suivi et s’enquérir de l’efficacité de l’école. En plus comme les écoles à l’étranger sont payantes, on veut en avoir pour son argent , c’est vrai quoi bon sang !!!!

3/ L’expat se demande toujours s’il pourra personnellement se réadapter en revenant en France, et oui on prend de très mauvaises habitudes. Son angoisse, alimentée par le mythe de l’école sous les cocotiers, se focalise alors sur la réadaptation scolaire.  Ca fait assez psy comme discours non ?

4/ L’Expat, tout déraciné qu’il soit, est et reste franchouillard et aime râler. Comme il ne peut pas raller sur son président, ministre ou gouvernement, il s’en prend à l’école, ou parfois à son ambassadeur, mais celui-çi est souvent  moins visible, hormis au 14 juillet et encore les traditions se perdent.

5/ On croit souvent que si son enfant est dans un bon lycée et a fortiori dans une très bonne classe, il deviendra excellent, sans doute par osmose des cerveaux ou comme le slip qui déteint dans le lave-linge. Personnellement j’ai essayé de mettre un poly de math sous mon oreiller pour voir si le savoir entrait, et je vous le dis ça ne marche pas. Je ne vois donc pas pourquoi le contact des élèves doués peut rendre un élève faible meilleur en classe, à moins éventuellement qu’il ne pompe sur son voisin, mais c’est de la triche.

6/ Enfin, le niveau de l’école  fait un super et inépuisable sujet de conversation de trottoir ou de dîner, ce qui est à mon sens la meilleure explication de l’éternel débat sur le niveau de l’école de Trifouilli les Oies au pays du Gandarad.

Voilà, donc ma devise est maintenant don’t worry, be happy et n’oubliez pas de corriger les fautes d’orthographe de vos bambins.

Youpi c’est mercredi

Hier, séance de déplatrage du grands fils. Le stress de la découverte du bras emmailloté depuis 2 mois était sans doute fort et m’a, j’en suis sûre, empêchée de tartouiller ce blog. Trêve de psycho-inventions, le mercredi à l’étranger est un jour bien occupé où l’on exerce, si on ne « travaille pas pour de vrai dans un bureau » le charmant métier de taxiwoman, animatrice et répétitrice de devoirs.

Comme en France bon nombre d’écoles à l’étranger ne font pas classe ce jour de la semaine. Mais, en expat, point de salut pour les vaillantes mamans ou les  heureux papas (plus rares il est vrai): leurs enfants libres comme l’air se consacrent totalement à elles ; ici point de famille aimante et conciliante pour prendre le relais, point de grands parents avides d’aller découvrir avec leurs chers chérubins la dernière expo ou le dernier film et souvent point de voisine disponible avec les enfants qui s’entendent bien avec les vôtres.  Restent les copains (pas toujours très proches) et les activités extra scolaires (dont on change à chaque déménagement) organisées sur place et  dans les cas désespérées la nounou à qui on confie coupablement et rapidement nos mouflets pour aller respirer deux minutes ou fumer sa clope et se dire qu’on ne sera jamais une mère parfaite.

Finalement l’expat vous révèle votre vraie nature de mère totalement imparfaite et on se met à regretter la mère et la belle-mère qui appelaient tous les mardi soir pour nous demander notre programme du lendemain et à qui l’on répondait rageusement « c’est le seul jour de la semaine où je peux voir tranquillement les enfants, vous n’imaginez pas comme cela a été dur d’obtenir mon temps partiel ».

Nota pour Maman et Belle Maman : le paragraphe ci dessus est totalement fictif et inventé et ne correspond à aucun vécu de l’auteur.

Le tableau n’est pas toujours aussi  noir ;  le mercredi à l’étranger peut aussi être l’occasion de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux sports, de se faire un réseau impressionnant de copines, maman désoeuvrées comme vous, ou tout simplement d’aller se baigner dans une eau à 28°….