Les tartines par date

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Changer de point de vue

En ce moment, ma petite ville ressemble à une ville du Japon au printemps

Cerisiers en fleurs

 

Et puis on pourrait aussi se croire dans un parc animalier de Johannesbourg, à observer des oiseaux à la jumelle

Calao de banlieue

 

En réalité, je savourais le beau temps en marchant dans une rue bordée de pavillons de banlieue, qui sont d’ailleurs progressivement en train d’être rasés, subissant le même sort que les vieilles maisons de Singapour ou de Port Louis.

pavillon de banlieue

Comme l’exotisme peut être beaucoup plus proche qu’on le pense d’habitude, il suffit juste de changer de focale

Cannibalisme dans Paris

Pas la peine de partir à 10 000 km pour se faire des frissons d’Afrique dans le dos.

Après avoir fini tranquillement mes courses au magasin de bricolage du coin; je monte dans l’ascenseur LENT du Leroy Merlin pour ne pas le citer. La porte se ferme, on appuie sur le – 3 et l’ascenseur commence à descendre plus que péniblement en frôlant les murs. Entre les deux étages, on ne voyait que des plaques de béton grisâtre et j’admirais mes magnifiques cactus achetés 3,35 euros le lot de 3.

C’est alors qu’une splendide blackette à tresses dressées sur la tête comme dans Kirikou nous interpella, nous autres pauvres banlieusards réduits à acheter des mini cactus pour rêver de chaleur et d’exotisme.

A la différence de Karaba, elle avait un magnifique sourire d’une cruauté masquée pour nous annoncer : si on reste bloqués, je vais devenir cannibale, priez braves gens.

Donc j’ai prié, j’ai eu peur, l’ascenceur est reparti, je n’ai pas été dévorée.

Merci à l’ascenceur glauque de Leroy Merlin et just for fun et pour se souvenir des histoires magiques

KIRIKOU

Au passage rappelons que Michel Ocelot a passé son enfance en Guinée et a été scolarisé au  Lycee de Conakry , repère de conteurs de talents, inspiré des grands griots.

Et tout ce que je dis sur ce blog est Vrai, Braves gens…

Singapour versus Conakry

Lo me demandait récemment sur ce blog mon avis sur une expatriatrion entre Singapour et Conakry. J’ai honnêtement mis plus de 6 jours à pouvoir répondre à cette épineuse question, qui peut se résumer à la suivante :

Est ce que je préfère passer les prochaines années de ma vie dans un des pays les plus riches du monde (Singapour numéro 41 en parité de pouvoir d’achat, classement CIA) ou dans un des pays les plus pauvres ? (classé 147 sur 227 , en PPA)

Ma première réponse se fera tout d’abord en images : habiter là ?

Où là ?

Et puis finalement, il ne faut ni pas forcément se laisser influencer par de basses considérations matérielles. Il reste à affiner la comparaison

– Singapour est The Pays organisé, avec une administration efficace où l’on peut monter une boite en 2 jours, à Conakry aussi peut être,  tout est question de moyen et de réseau

– Question climat, c’est kif kif, on est pas loin de l’équateur, il fait chaud toute l’année. J’ai pourtant une petite préférence pour Conakry, où l’on a une saison sèche de Novembre à Mai  avec un vent chaud et sec suivie d’une vraie saison de pluie diluvienne à noyer son 4X4.  A Singapour, on mouille sa chemise toute l’année dans une humidité chaude, hormis dans les shopping center refroidis par la clim à 18°.

– Vient ensuite l’importante question du logement: à priori en tant qu’expat, on est bien logé, surement mieux qu’en région parisienne. Idem pour le personnel de maison, dont le coût sera très intéressant dans un cas comme dans l’autre. Surtout ne pas se priver d’avoir de l’aide à la maison.

– En ce qui concerne le travail du conjoint, il est sans doute plus facile d’en trouver un à Singapour qu’à Conakry mais ce point reste à confirmer. Certes l’offre est plus large à Singapour, du fait d’un grand nombre d’entreprises. Mais, d’un autre côté, la Guinée est en train de se relever et peut offrir des opportunités intéressantes sur un marché du travail beaucoup moins concurrentiel, d’autant plus qu’il y a certainement moins de conjoints d’expatriés disponibles et compétents en Guinée qu’à Singapour…

Pour conclure rapidement, on peut dire que ce choix est cornélien et dépend surtout des ressources personnelles que l’on peut avoir.  Il sera sûrement plus dur de s’adapter dans les premiers mois à la Guinée qu’à Singapour qui ressemble à n’importe quelle mégapole riche du monde.

Et pourtant la Guinée et son peuple sont extrêmement attachants, c’est un pays que l’on quitte la larme à l’oeil. L’expérience de l’Afrique est plus risquée, on n’en sort rarement indemne, au pire dégouté, au mieux humainement très enrichi.

Quelques données techniques de nos amis américains pour approndir sa réflexion :

https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sn.html pour tout savoir sur Singapour

https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/gv.html et sur la Guinée

Vivre à Casablanca

Petit week end à Casablanca, histoire de rendre visite à de vieux et très bons amis expatriés. C’est un des avantages de l’expatriation, on se crée des points de chute aux quatre coins du monde. J’en ai profité pour admirer la très belle architecture art déco, qui mériterait certes un petit coup de peinture mais qui reste cependant magnifique :

Et se pose ensuite la question de vivre à Casa, pour ou contre ? Allez une petite liste de pros and cons, certainement partielle et subjective puisque rapportée de mes copines :

– un climat idyllique, 20° en hiver, sec, généralement sans trop de pluies (l’exception a confirmé la règle juste avant notre arrivée, où les routes se sont écroulées sur elle-même à cause de pluies diluviennes)

– la facilité d’accès de l’Europe, pratique pour faire ses courses de Noël

– l’accueil et la francophilie des marocains, qui ont d’ailleurs gardé tous les noms de rue, héritage du protectorat français au début du XXème siècle.

– la possibilité pour le conjoint de travailler facilement, ou de monter sa boite, IS aux environs de 30%.

– les Loukoums, à se rouler par terre.

mais, mais, mais

– les Loukoums qui m’ont rajouté 2 kilos sur mon fessier déjà rebondi.

– le slow slow inchaalesque: tout vient à point à qui sait attendre, mais venant d’Asie, on peut s’énerver au quotidien. Un chantier de maison peut durer plus de 2 ans, du véridique, ma copine en a un chez ses voisins, les ouvriers mâtent sur la piscine et elle ne peut plus se baigner … Arghh. Vive la piscine municipale.

– Il fait chaud en été, bonne excuse pour aller faire les soldes à Paris.

– Comme souvent des embouteillages et une conduite erratique, voire dangeureuse (rien à voir cependant avec Dakar ou pire Hanoï). Il faut donc en avoir une plus grosse que le voisin pour circuler en toute sécurité, je parle de voiture, nan mais dites donc !

– Habiter en banlieue est synonyme de multiples conduites si l’on a des enfants, qui n’ont pas ailleurs forcément une grande autonomie. Reste à habiter en ville, mais alors là plus de piscine. Il est des choix cornéliens dans ce bas monde.

Voili voilou, un bref aperçu de cette ville qui, on le sent, est bien sur le continent africain. Deux signes infaillibles  de l’Afrique : les nids de poule non signalés sur les routes et la poésie des enseignes de magasin :

Tartouille est de retour, France Guinée même combat

Deux infos en un  post, aujourd’hui est un grand jour :

1/ pour m’excuser auprès de mes lecteurs chéris de les avoir abandonné pendant plus d’un mois. Je pense d’ailleurs que  mes lecteurs chéris ont en fait disparu de ce blog anéanti de non post . Il va falloir relancer une opération séduction… Tartouille Expat était bien muet, et pour une bonne cause : Mon Chéri s’était cassé le pied !!! En bonne épouse fidèle, attentive, dévouée, belle et intelligente que je suis,  je me suis  employée à lui tenir la jambe pendant près de 2 mois et mon esprit était si pertubé que j’en ai abandonné ce petit blog.

2/Le pied étant déplatré et presque guéri,  je repars de mon côté de bon pied, en plaignant les pauvres automobilistes qui font le pied de grue aux stations essence de France paralysées par la grève qui sévit en ce moment …

Et finalement cette paralysie généralisée me rappelle quelques bons moments de Conakry, immobilisée par un manque de carburants et par des manifestations sociales il y a deux ans.

Seule différence, en Guinée, la grève avait pour motif le renversement d’une dictature, en France elle est motivée par un refus de réformes financièrement nécessaires. On remarquera cependant un point de similitude, les situations se dégradent toujours fortement et la grogne monte lorsque l’on touche au carburant.

Pendant ce temps les singapouriens, choqués par cette violence,  regardent la France comme cela, je me suis permis de tirer cette image d’un article plus global du  Strait Times en ligne: http://www.straitstimes.com/BreakingNews/World/Story/STIStory_592958.html

Alors finalement la France vue de Singapour ou la Guinée vue de la France, ça se ressemble….