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Comment fidéliser sa clientèle ?

En faisant mes courses estivales sur Internet,  je me suis rendue compte du décalage voire du fossé de civilisation entre l’Orient et l’Occident pour fidéliser les gentils consommateurs que nous sommes tous.

La saga de mes achats en ligne a en réalité commencé il y a environ deux ans. Séduite par un charmant soutien-gorge sur le site de La Redoute, je décidais, il y a près d’un an, de profiter de mes 40% de réduction attribués après une grosse commande faite il y a un an et demi, commande passée en période de grosses soldes très alléchantes. Vous me suivez ?  Après réception du colis,  plusieurs essais, retenue de la respiration et contorsions du buste, la réalité s’imposa à mon esprit déçu : ce petit soutien gorge froufroutant était bien trop petit. Je renvoyais donc le paquet, et La Redoute me remboursa sous forme d’un bon d’achat de 6 euros. Heureusement pour mon porte monnaie et grâce à un éloignement de 10000 km du périmètre de livraison de La Redoute, ma frénésie consommatrice stoppa net, juste pour un an. Pause dans la saga.

Un an plus tard, retour estival en France et reconnection sur le site de La Redoute. Mon bon d’achat de 6 euros était à utiliser avant hier soir. Délaissant mon blog, je m’attelai donc à la délicate tâche suivante : comment acheter un article à 6 euros ? Après 2 heures d’errance sur le web, je finis par dépenser mes 6 euros, en achetant un joli pull over à 4 euros  en super solde, article totalement inutile à Singapour et craquais pour quelques broutilles, histoire de justifier les frais de livraison de 7 euros.  Total : 60 euros, juste en quelques clics de souris … Conclusion : en 2 ans je me retrouve avec un placard plein de pull over, pantalons, imperméables et une collection de maillots de bain. Je vais devoir m’acheter une nouvelle armoire pour ranger tout cela sur Ikéa.com

A Singapour, pas de site comparable à La Redoute, mais les processus de séduction du consommateur sont tout aussi efficaces, surtout dans les restaurants. Il est fréquent de disposer dans son sac à main, lequel doit être suffisamment large, d’une panoplie de cartes de crédit à utiliser en fonction de la situation. DBS vous offre deux salades pour le prix d’une entre 18h et 20h, puis, si vous êtes une fille, vous pouvez boire gratuitement à condition que votre compagnon paie en American Express, et enfin on vous offre une profiterole si vous payez avec une Mastercard. En un repas, le serveur devient fou, il vous a apporté 3 fois sa machine et vous avez passé la soirée à demander l’addition. Heureusement que l’on signe les facturettes, cela évite de s’emmêler les méninges dans les codes des différentes cartes de crédit !!!

Mais finalement, vous vous retrouvez gagnant car chaque paiement vous rapporte des points de fidélité ou des bons d’achat à dépenser chez Métro, les Galeries Lafayettes locales, bons d’achats valables uniquement au rayon bébé, ou dans un institut de beauté, dans lequel on vous épilera gratuitement 1/10 ème de jambes. Conclusion, pour une soirée au restaurant, on se retrouve avec un chauffe biberon et 9/10ème de jambes poilues.

Finalement nos amis du marketing qu’ils soient à l’est ou à l’ouest, parviennent brillamment au même résultat: vous délester de vos derniers dollars. Seule l’Afrique résiste encore un peu à l’envahissement du marketing : en Guinée,  pas de stratégie aussi élaborée, on dépense de façon plus directe, en payant tout en liquide et de toute façon il n’y a qu’une épicerie et aucune étiquette dans les boutiques. Là-bas, seuls les mendiants et quelques officiels fidélisent leur clientèle, et se partagent le marché …. Autre monde, autres moeurs ?

Que pourrais-je bien offrir à mes fidèles lecteurs ?

Comment faisions-nous avant Internet

Et oui, après deux heures de surferie internet et de facebooking, je me demande comment on faisait pour vivre sans Internet, et cela tombe bien que cette question me soit venue à l’esprit, je commençais à être à sec niveau inspiration, le blues de la page blanche…

Donc il y a 30 ans à l’âge du balbutiement de la micro avec ses ZX81, notre ami expat partait à l’autre bout du monde sans autre outil de communication que sa plume, son encre, son enveloppe et son timbre poste. Alors qu’à l’heure où je cause, l’expat de base prend son bijou de note book sous le bras et communique en direct avec sa famille, ses copains éparpillés comme lui aux quatre coins du monde, et suit leur petite vie en quasi direct avec photos et vidéos à l’appui. On n’arrête pas le progrès mais n’oublions jamais que tout cela reste reste très virtuel et exclut de fait tout ceux qui ne sont pas connectés, population il est vrai de plus en plus rare.

Plus besoin de se déplacer pour voir « your love ones » comme le dit si bien la pub de mon tél portable, votre ordi vous connecte.

Alors peut-être dans 40 ans dans un souci écologique on ne brûlera plus ses miles et du kérosène et on ne se déplacera plus du tout, je songerai à ce moment là avec nostalgie à la Guinée où le téléphone coupant toutes les 4 secondes, il fallait  aller voir votre interlocuteur pour finir la conversation, laquelle durait finalement 4 bonnes heures autour d’une bonne bouteille de vin à refaire le monde, en particulier l’Afrique …