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Education à Singapour

J’ai trouvé dans le cabinet de mon médecin généraliste cette petite perle de pédagogie ci dessous éditée avec le soutien du  Ministère du développement communautaire, de la jeunesse et des sports en association avec l’association Family Matters.

Rentrons dans les détails : la brochure explique comment gérer les problèmes de discipline avec ses enfants sans tomber dans le child abuse, qui pourrait se traduire par les corrections physiques répétées, le harcèlement psychologique, les abus sexuels et la négligence de soins et d’éducation nécessaires au bon développement.

Une vingtaine de trucs et astuces sont proposés allant de la maîtrise de sa voix, à l’attitude positive à avoir quand un enfant se comporte mal, en passant par l’usage à bon escient des récompenses, la valeur de l’exemple, l’usage des distractions face à un gros caprice, et la nécessaire cohérence de vues entres les deux parents.

Tout cela pour dire que, une fois de plus, j’ai été surprise de trouver dans ce petit cabinet de généraliste cette liste de bons conseils pertinents pour bien m’occuper de mes enfants. Reste maintenant à les appliquer…

Carla et moi

Aujours’hui est  The Day où j’ai eu la honte de ma vie. Je m’explique…

Lundi matin, tout le monde sait que l’on est pas forcément très opérationnel au niveau du contrôle de soi et de l’activité cérébrale après un week end digne de son nom à traînasser et profiter de la vie. Je n’en dirais pas plus, ça relève de mon intimité.

Donc ce matin, j’engueule copieusement ma fille qui, dès le lundi avait trouvé le moyen de se mettre en retard avec le risque de rater le bus. Il était de plus hors de question que le Yellow School Bus parte sans elle,  je savais que le voyant d’essence de la voiture était au rouge depuis hier matin. Je sais, je manque de perfection logistique, mea culpa.

Or donc, je lui tombe dessus telle la mégère pré-ménauposée et ma pôôôvrette se met à pleurer. Aussitôt le remord m’assaille et je me dis que j’aurais dû suivre des cours pour être une parfaite maman et communiquer dans la paix et l’harmonie.  Je pense à la Zénitude Attitude, respire un grand coup, la harpie que je suis se calme, ma fille claque la porte et appelle l’ascenseur et je lui cours derrière pour la consoler, oubliant que ce matin je portais ça :

Mon Peignoir Rose

Mon Chéri, ne lis pas cet article où alors oublie aussitôt après l’avoir lu…

Bref, habillée de mes atours de vamp, décorée du  grand sourire de la douce et parfaite Maman que j’étais promptement redevenue, j’ouvre la porte derrière ma fille et je me tape la honte de ma vie en tombant sur mon voisin, un anglais flegmatique qui me salue avec un très léger sourire en coin.

– Good morning, how are you ? lui lançais-je dans mon plus pur accent british teinté de relents franchouillards.

Mon voisin n’a rien dit, j’ai juste perçu un sourire de plus en plus britannique : ma fille était bidonnée de rire et moi j’ai décoché un énorme sourire de circonstance et me suis empressée de fermer la porte.

Et voilà, conclusion : j’affole les anglais, normal mon modèle c’est Carla Bruni, avec le peignoir rose en plus. La prochaine je le refais avec  les bigoudis assortis.

Perfide Albion…

Vacances scolaires en expatriation

Toutes les 6 semaines les écoliers scolarisés dans le système des lycées français à l’étranger se retrouvent en vacances. Vous me direz, c’est la même chose qu’en France, étant donné que le calendrier scolaire des écoles et lycées  du réseau AEFE, http://www.aefe.diplomatie.fr/guide.php est similaire à celui des écoles, collèges et lycées basés en France. Une seule exception, me semble t-il, dans cette belle harmonie administrative, la Nouvelle Calédonie et La Réunion qui ont leurs grandes vacances et leur fin d’année scolaire en décembre.

Bref, voici le problème posé : 15 jours de vacances, 6 semaines de travail.

Parfait, me direz-vous, pour le respect des rythmes de nos chers petits et grands. Je suis d’accord sur le fond mais notre bon ministre de l’éducation n’a pas pensé au respect du rythme de vie des pauvres parents de ces chers enfants. L’écolier ou lycéen non expatrié en profitera pour aller voir ses grands parents, ses amis ou, mieux, suivre quelques séances de travail bien organisées par un organisme sérieux pour renforcer ses compétences ou combler ses lacunes . Son homologue expatrié, est lui, seul au bout du monde, sans famille, avec des amis certes, mais sans cours de soutien.

Que faire alors de tout ce temps libre ?

1/ Si ses parents ont la chance d’avoir autant de vacances que lui, ils pourront profiter ensemble pour voyager aux alentours et découvrir de nombreux pays. Les voyages forment la jeunesse et allègent le porte monnaie des valeureux travailleurs expatriés. On ne commentera pas plus loin.

2/ Si les parents ne peuvent s’octroyer de nombreuses vacances, leurs enfants pourront bien sûr faire des activités éducatives avec le parent qui ne travaille pas (mais qui se lasse étant donné la fréquence des congés et qui a tout d’un coup un besoin urgent de se rendre à ses activités https://expat.cfacile.net/2009/09/de-la-dure-vie-dune-femme-dexpatrie-et-de-ses-nombreuses-activites/)

Heureusement les enfants d’expatriés savent s’occuper tout seuls comme des grands : soit à faire leurs devoirs de vacances de façon autonome (peu probable), soit en allant voir leurs amis oisifs dans la même situation,  ou parfois … en passant du temps devant une console de jeux ou derrière des jeux en ligne.

Dans tous les cas, c’est le bonheur pour eux car sans parents ou avec un parent à mi-temps voire moins (avouons le, on est soudainement ravie d’avoir nos activités à ne surtout pas manquer pendant les vacances), nos chers petits n’ont pas de grands parents ou étudiants sérieux et recommandés pour les surveiller.

On se fie donc au personnel de maison, bonne ou chauffeur, ou mieux bonne et chauffeur, quand on en a, pour encadrer nos chérubins, en sachant bien sûr que l’enfant est roi pour nos employés, peureux de se faire virer s’ils s’opposent aux volontés de ces petits chefs … Mais pour une fois, on mettra de côté nos sacro-saint principes d’éducation.

A défaut de personnel, le parent indigne ou inquiet se consolera plus ou moins avec un téléphone portable, en priant pour que le réseau ne lâche pas. Ce dernier ustensile n’a absolument aucune vertu de sécurité, il rassure juste les parents et leur donne bonne conscience. Nos enfants ou ados expatriés ont donc une liberté quasi totale et assurée. Mais après tout, ils ne sont pas fils ou filles d’aventuriers pour des prunes …

Et heureusement on a inventé Facebook pour que nos enfants abandonnés pendant les vacances aient un miminmum de contacts sociaux sans bouger de chez eux. Je suis d’ailleurs très impressionnée de voir la taille des réseaux de notre progéniture, réseau acquis en 3 semaines, là où nous avons besoin, nous, dinosaures préhistoriques de la communication virtuelle, de plus de 5 mois pour nous faire des amis sur ce réseau.

Tout ça pour dire que les vacances scolaires des enfants d’expatriés, ce n’est pas si simple, et que l’on aimerait bien avoir de temps en temps des grands parents dévoués et téléportables.

Mon coiffeur

Petite pause détente chez le coiffeur de mon shopping mall local. Pour moi les coiffeurs sont de fins observateurs de la société humaine. Allez les voir, c’est lire du Balzac.

Déjà, ils voient les choses d’un peu plus haut que le commun des mortels, assis sur son fauteuil tourniquet, ligoté par la protection synthétique et surtout en état d’infériorité puisque placé sous le ciseau créateur de beauté ou de désastre du coiffeur.  Et je ne parle pas de la séance chez le barbier (le magasin voisin)  où le pauvre client est menacé d’un coup de rasoir. L’autre boutique est un dentiste. Sans blague, c’est l’étage de tous les dangers. Mais qui dit dangers dit frissons, émotions, aventures…

Bon bref je vais me faire couper les cheveux, la même coupe depuis 6 mois, chez Willy, la routine, fini l’excitation des premiers jours. Et comme je le disais plus tôt Willy est un fin observateur et surtout il a toujours une petite histoire d’un autre client à raconter à la curieuse que je suis. Il suffit de lui lancer un mot magique.  Pas de secret médical chez les coiffeurs.

Aujourd’hui,  avec le mot Ado, j’ai eu droit au couplet sur le ravage des jeux vidéos sur les adolescents. Une de ses clientes, soumise sur son fauteuil tourniquet, se plaignait de voir son fils ado abruti devant les jeux vidéos, ne travaillant pas à l’école,  mou comme une éponge imbibée, l’ado typique somme toute. On en a tous un dans nos relations.

Je dis là que la mondialisation n’épargne pas les comportements, on va tous devenir pareils, abominable futur. Bon heureusement Willy le coiffeur est de retour et  va peut-être nous sauver de ce désastre planétaire et identitaire.

Dans sa sagesse quasi bouddhique, Willy le coiffeur a répondu du tac au tac à la malheureuse cliente, après l’avoir soigneusement interrogée sur ses comportements avec son ado, le ciseau dans une   main, le sèche cheveux dans l’autre :

« You get what you deserve, correct  laaaaah », je traduis  : vous n’avez que ce que vous méritez, le laaaaaaaaah fait office de ponctuation en anglais singapourien.  Ben oui, elle est trop bête, cette dadame, elle offre à son ado le dernier modèle d’ordinateur, avec les jeux y tout y tout.

Il est fort Willy en psychologie et en pédagogie, a t-il lu le dernier Naouri ? Bon, toujours est-il que je tire quatre points de conclusion de cette après-midi :

1) Ne jamais rien raconter à son coiffeur, sauf si on veut lancer une rumeur sur son ennemi juré.

2) Un coiffeur vaut un coach, question psycho et pédagogie, en plus on sort de son salon plus belle qu’avant (théoriquement)

3) Willy le coiffeur a certains points communs avec Jo le chauffeur de taxi.

4) Miraculeusement, malgré son débit verbal extrême, il coupe très bien les cheveux.

Quand même, j’ai toujours un peu peur quand emballé dans son histoire,  le ciseau brandi en l’air , il  s’arrête dans sa coupe, pour me demander mon approbation :  « I am right laaaaaaaaah ? » Et si je ne suis pas d’accord , il va me planter là, me laissant avec un côté long, un côté court.  Il faut vivre dangeureusement…. Singapour, c’est l’aventooooouuuuure.

 

Comment bien éduquer ses enfants à l’étranger

Ouh là là, quel titre pompeux.  Ayant beaucoup papoté avec les copines cette semaine, je me suis rendu compte que nous abordions régulièrement deux sujets de conversation :

– Eduquer ses enfants

– Le mari qui bosse trop.

On commencera par le premier, qui ma foi, a la taille du désert de Mongolie.

Le gros problème des enfants en expat, c’est le personnel. On a les problèmes qu’on peut,  me direz-vous. Mais le boy ou la maid ultra efficaces peuvent vous saper tous les bons principes de base que vous avez essayé d’inculquer péniblement à vos enfants, sans grand succès mais on y croit… du genre, mettre un minimum le couvert, mettre son linge sale dans un panier, les rouleaux de PQ à la poubelle, ranger sa chambre, vous aider à décharger le coffre des courses, vous préparer les repas et vous apporter le petit déj au lit. On peut rêver n’est ce pas ?

 Si vous avez du personnel et après plusieurs années d’expat, vos petits chéris ne savent plus rien faire et la réadapation en France est douloureuse, car vous aussi vous ne savez plus rien faire, ou plutôt, nuance, vous ne voulez plus rien faire. Le fer à repasser c’est comme le vélo…

Ca m’est arrivé : j’avais donc un cuisinier, homme de ménage, nounou en Afrique qui ne pouvait s’empêcher de tout ranger  même malgré mes nombreuses interdictions concernant les chambres des enfants, dans un but hautement pédagogique. Pour la mienne, c’est différent, je sais que je sais la ranger… J’en suis venu à menacer mon gaillard de le virer si je le voyais à l’oeuvre, rien n’y a fait, je ne l’ai pas renvoyé, j’ai juste fermé les yeux.

Résultat, comme je l’avais anticipé, le retour en France entre  deux pays a été très difficile , non pas pour des raisons de réintégration culturelle ou de style de vie  ou d’horaires ou de niveau scolaire ou je ne sais quoi mais à cause d’un problème de chaussettes sales qui trainaient dans les couloirs. C’est dangeureux, on peut se casser la jambe avec des trucs pareils.

Bilan des courses, à Singapour pas de maid à plein temps qui fait tout et tout le monde débarasse et je mets le linge dans la machine, résultat on a de nouveau des culottes qui deviennent roses et des billets de banque trempés (à noter que ceux de Singapour sont très résistants, je félicite au passage la banque centrale). Ben oui, je fais ça vite fait mal fait, mais j’ai pas fais les bonnes études, c’est vrai quoi !!!

 Et oui, on a les problèmes que l’on mérite…