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Trois conseils pour rentrer chez soi

Petite vidéo d’un professeur à l’ESSEC qui nous parle de la difficulté du retour des expatriés.


3 conseils pour … réussir son retour d'expatrié
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Donc pour résumer, pour tout ceux qui sont sur le départ en ce moment et il y en a beaucoup à l’approche de la fin de l’année scolaire, il faut respecter les 3 points suivants :

– « Garder le contact avec le siège » : au moins si vous rentrez, on suppose que déjà le siège connaît votre nom, et à mon avis les expatriés qui viennent de rentrer sont vite repérables : ils ont l’air ahuri du cadre réintégrant sa grande tour de La Défense, cherchant désespérant la petite terrasse sympa pour aller déjeuner avec des potes et finissant à la machine à café pour retrouver un peu de chaleur humaine.

– « Se préparer au contre choc culturel » :  je veux bien le croire, et je me dis que si un jour je rentre, je ferai connaissance dans la rue avec tous les singapouriens que je rencontrerai, comme ça, juste pour rire, et surtout pour limiter ce fameux choc. En gros il faudra que je passe mes journées entre la Tour Eiffel, Le Louvre et Disneyland Paris.

– « Etre pro actif et responsable de sa carrière en re contextualisant son expérience » : c’est beau comme mot « recontextualiser » non ? En gros il faut faire un peu de pédagogie pour pour ceux qui sont restés, leur expliquer nos expériences et notre vécu.

Mais pourront-ils comprendre l’éclat du sourire d’une vieille guinéenne, la solidarité entre expatriés, les larmes des départs, l’odeur des petits matins chauds, les coups de blues quand la famille vous manque, le stress des coups de feu, l’attachement à sa maid, l’illumination des étendues vierges et  le piquant du carry poulet mijoté des heures durant dans votre cuisine ?

Moi je dis: pour adopter la Frenchitude attitude quand on rentre, mieux vaut ne pas oublier la Zenitude Attitude.

Mon coach d’expatrié

La grande mode, oups pardon, la branchitude attitude, en ce moment est d’avoir un coach personnel spécialisé en problèmes interculturels, dans un langage plus simple, avoir quelqu’un qui vous écoute dans les moments difficiles, qui vous donne le bon conseil pour ne pas sombrer et rentrer chez Maman et qui sait comment être le parfait expatrié… 

Du coup, je me suis interrogée sur la pertinence de l’usage d’un coach pour les expatriés, question d’autant plus intéressante qu’à l’époque, quasi préhistorique où j’ai quitté ma douce France, en 2000, la spécialité coach d’expatrié n’existait  pratiquemment pas, nous étions aux débuts de l’interculturel.

Je me suis débrouillée toute seule comme une grande, gnagnagnère, même si je me serais assez bien imaginée comme ça avec mon coach atterrissant en Afrique, il se prend le mur en premier, ça me va.

Tartouille coaché

Tartouille et son Magic Coach

Petite synthèse du pour et du contre en 12 points, on commence par le contre :

Contre l’usage d’un coach d’expatrié :

1/ on  peut être fière de s’être adaptée toute seule comme un grande, gnagnagnère, je sais, je suis fière, ça frise l’orgueil ou l’orgasme au choix !

2/ Ca coûte cher, encore un truc à négocier avec la boite et les temps sont durs avec la crise. J’imagine bien la discussion : vous êtes muté au Nigéria, vous préférez le coach ou le gilet pare-balles. Soyons futiles, je me contenterai de soigner mon apparence, négligeant mon moi profond, je prends le gilet, à fleurs s’il vous plait, c’est plus seyant.

3/ Il arrive souvent qu’on n’ait pas le temps d’y avoir recours : allez les Chabada, vous partez pour Pétarouchnok dans 15 jours, à prendre ou à laisser, du vécu pur cru 3 fois. Déjà que c’est dur de planifier un déménagement de container, alors imaginez un coach là dedans. Ceci dit  le coach pourrait nous aider à trier et emballer pour faire rentrer les 40 mètres cubes de souvenirs et babioles indispensables dans les 20 mètres cubes alloués par la boite ! Voilà un nouveau métier qui pointe son nez : coach de déménagement. Ca je peux le faire tout de suite.

4/ Si le coach nous met face à  encore plus de difficultés que celles qu’on avait imaginées, on n’a plus du tout envie de partir. Personnellement, si on m’avait expliqué la Guinée avant et mes réactions possibles face à la misère du monde,  je n’y aurais jamais mis les pieds, et pourtant j’ai pleuré de tristesse en partant, snif snif.

5/ Si tout est anticipé, c’est beaucoup moins l’aventure. Les expatriés ont souvent au fond d’eux un petit goût pour les terras incognitas, quelles soient géographiques, professionnelles ou personnelles.

6/ Un coach, c’est bien mais après on doit être parfait, en plus la boite a payé pour vous, donc on n’a plus droit à l’erreur et on ne peut plus râler tous les matins. Mon Chéri aurait peut-être dû me l’offrir ce coach … pour la paix des ménages.

J’ai épuisé le sujet des « contre » pour le moment,  passons aux points positifs:

1/ Il parait que les coachs vous aident surtout pendant les 100 premiers jours pour vous adapter, et là ça doit être pas mal pour éviter de se faire regarder de travers, voire insulter ou arnaquer par les locaux quand on n’a visiblement pas fait comme il fallait. C’est ce qu’on appelle la gestion du choc culturel, et oui Madame, ya des mots pour ça !

2/ Les coachs s’occupent de celui qui bosse ! Comme ça, celui qui suit, dit le suiveur, est tranquille. Il n’a plus à écouter tous les problèmes de boulot et peut totalement se consacrer à des choses importantes comme par exemple comment décorer sa maison et tester les restaurants et les clubs de  sports (après les restos pour avoir bonne conscience). Une fois de plus vive la futilité.

3/ Le coach peut parait-il vous aider à apprendre rapidement la langue locale grâce à des méthodes efficaces.  J’aimerais beaucoup tester ce volet du coaching, ayant déjà 3 livres du chinois pour débutants dans ma bibliothèque, ouvert chacun jusqu’à la page 4. Le problème, c’est qu’ils sont écrits en anglais, et que c’est assez dur d’apprendre la prononciation du chinois avec des exemples anglais quand on a un bon accent français en anglais. Je me comprends. OK, je vous vois venir, je vais acheter un livre de chinois en français… Ca fera 4 livres.

4/ Le coach vous aide à asssurer l’équilibre de votre vie familiale et professionnelle. Ca aussi j’aimerais beaucoup essayer, et je pense que le coach pourrait expliquer à l’employeur de Mon Chéri, que ce n’est pas la peine de faire sa semaine sur 2 jours et demi.

5/ Le Coach vous aide à gérer votre carrière à l’international et à développer votre projet de vie. Ca j’en rêve encore de ma carrière internationale. Oups, en fait le coach gère celle de Mon Chéri, moi j’ai mon projet de vie, c’est vrai, j’oubliais.  Remarquez j’en rêve aussi de mon projet de vie, sauf qu’il est souvent contrecarré par les aléas de la vie.

6/ Le Coach vous aide à gérer l’impatriation. Ici je dis Respect et Une minute de silence pour tous ceux qui sont rentrés, dont je ferais un jour parti, et qui attendent impatiemment derrière leurs carreaux embrûmés l’arrivée d’un petit rayon de soleil lumineux et printanier.

Finalement ça a vraiment du pour et du contre le coach…

Votre expatriation, Madame vous la voulez avec ou sans coach ?  Et l’accouchement vous l’avez fait avec ou sans péridurale ? Et le service, c’était dans les Paras ou la Marine ?  Allez je m’arrête là, mais dans 20 ans, il y aura deux catégories, les avec et les sans, ça fera des dîners en ville pimentés.

Sérieusement, je suis preneuse des expériences des uns et des autres.

C’est la saison des départs et des déménagements

Mars Avril sont les deux mois de l’année où tout est remis en cause. C’est la grande valse des changements de postes et des retours au pays ou des départs vers de nouveaux horizons.

Enfin tout ça, c’est la règle générale, personnellement je n’ai jamais eu la chance ou le malheur de pouvoir anticiper de trois mois un déménagement.

– Chance car, en trois mois, on a largement le temps de s’organiser pour trouver une adresse, une école pour ses enfants, un déménageur correct, faire des devis, trier ses affaires et vendre les skis nautiques, le bateau, les bouées, la voiture, les palmes bref le basic du bon expat qui se respecte (naan je blague, il s’agit du basique de l’expat de Nouvelle Calédonie ou de l’Ile Maurice). On a aussi le temps de dire bien au revoir à ses amis, de faire les quelques dernières escapades qu’on avait oubliées.

– Malheur car une fois qu’on annonce son départ, c’est un peu comme si on était déjà parti, la tête est ailleurs. Et puis en trois mois on a le temps de ruminer sur le bonheur qu’on a eu en expat, on a le temps de ruminer sur le pays totalement nul dans lequel on vivra pendant les 3 prochaines années (qui en fait sera souvent aussi bien que celui que l’on quitte). En trois mois on a le temps de changer 4 fois d’avis sur « je le garde ou je le donne ce souvenir à 2 dollars?? ». Et surtout les enfants pleurent à chaudes larmes à l’idée de quitter leurs meilleurs amis du monde et on a bien du mal à les consoler ayant nous même le coeur en charpie à l’idée de devoir de nouveau plier bagage.

Vu de la France la vie d’expat est parfois perçu comme le club med sauf que lorsque l’on s’expatrie en famille, c’est souvent le coinjoint qui ne bosse pas qui joue le rôle du GO avec un grand sourire du soir au matin, pas payé en plus…. et qui annonce d’un ton plus qu’enjoué: 

« Les enfants, vous ne savez pas la meilleure, l’année prochaine on part à Oulan Bator !!  Vous irez à l’école à dos de chameau, génial non ? Au moins vous serez bon en géographie… »

Coût de la vie

En ces temps qui s’annoncent difficiles, je ne peux m’empêcher de penser à mes compatriotes restés au pays. A l’approche de l’hiver et de sa grisaille, sans doute imaginent-ils que le copain parti vivre ailleurs vit beaucoup mieux sous son cocotier. Il convient donc ici sérieusement de peser le pour et le contre de la vie à l’étranger. Aujourd’hui on arrête de rigoler.

POUR :

1/ on voit du pays, à mon avis la principale raison pour partir

2/ si on a un bon contrat d’expat avec une boite qui a l’habitude d’envoyer ses collaborateurs à l’autre bout de monde, on est souvent logé, transporté et éduqué (du moins pour les enfants, les parents c’est moins net, à mon avis ils sont de plus en plus abîmés…c’est un autre sujet)

3/ on se fait plein de nouveaux amis

4/ on apprend les langues étrangères, enfin on essaie, au moins pour sa survie quotidienne

5/ on peut se faire  des petits voyages ou des week-end sympas

6/  j’attends vos comments, pour l’instant je suis à sec, il est tard c’est mercredi, le jour de la semaine où je passe sous le rouleau compresseur des ados à la maison.

CONTRE

1/ on est loin de la famille (la famille qui me lit peut me croire, c’est le principal inconvénient, car en gros on rate toutes les festivités, mais heureusement il y a internet, merci internet, ça c’est pour mon papa et ma maman qui vont peut-être un jour se connecter)

2/ si on part en couple, il y en a souvent un qui bosse comme un malade et l’autre qui rame pour essayer de bosser, ok, c’est vrai, il y en a que cela arrange

3/ la vie quotidienne et sa logistique peuvent se révéler extrêmement compliquées, c’est là que l’on découvre ses ressources personnelles profondes. (à mettre dans le plus plus)

4/ on quitte ses amis régulièrement, sniff, j’ai horreur des pots de départ

5/ et parfois on ne s’intègre pas… et oui ça peut arriver, mieux vaut le savoir.

6/  j’attends vos comments, pour l’instant je suis à sec, il est tard c’est mercredi, le jour de la semaine où je passe sous le rouleau compresseur des ados à la maison.

Bon ici j’ai équilibré les pour et les contre dans un souci de non découragement du futur expat et non encouragement de l’actuel expat à rester expat à vie, parce qu’il arrive aussi qu’on arrive plus à revenir, autre sujet aussi vaste que le terrain de jeu de l’expat, notre jolie petite planète bleue. Allez ciao, bonsoir.

Appartement

Twin TowersPoursuivant le sujet déménagement, on se pose la question « où vais-je bien pouvoir habiter ? ». Dans le meilleur ou le pire des cas la gentille boite qui vous envoie à l’autre bout du monde vous propose une visite anticipée, avant même de faire vos cartons. Là c’est le rêve ou le cauchemar. Rêve si le pays est formidable, bien organisé, propre et sûr ; cauchemar si votre futur lieu de vie se révêle être un pays pourri, dangereux, sale et dont vous ne parlez même pas la langue. Dans ce dernier cas, on a le temps de ronger son angoisse avant même d’avoir pris l’avion et de tergiverser sur « avons-nous pris la bonne décision, on était pas si mal en France ». Le mal est fait, il faut y aller. C’est pourquoi je préfère finalement ne pas visiter avant de partir, sachant que la vie sur place est totalement différente d’une visite éclair et que reprenant le célèbre adage, il ne faut pas se fier aux apparences. Bref revenons au vrai sujet, vous ou votre conjoint êtes sur place ou à l’hotel et il faut se loger.

Que choisir ? Une belle maison histoire de profiter à fond de cette période d’expatriation qui s’offre à vous ou un appartement tout en hauteur pour voir au loin ce qui se passe. L’appartement offre dans bien des pays l’avantage de la sécurité et du service. Les deux points ne sont pas à négliger, car mine de rien il est peut être plus facile de faire venir le plombier de la résidence que d’appeller le quidam du coin. Dans les pays peu sûrs l’appartement offre également une certaine sécurité contre les gros méchants et j’osais espérer contre les cafards, parresseux pour monter au 28ème étage. Troisième et dernier point, la vie en immeuble peut permettre de rencontrer plus facilement son voisinage. Personnellement ça n’a pour l’instant pas trop marché, j’habite dans un condominium rempli de japonais. J’en suis donc toujours au bonjours avec les mains. Soyons positif, le contact est créé.  Peut-être aurais-je dû finalement préférer une petite maison pour discuter avec mes charmants voisins par dessus la haie en taillant le gazon.

Ah j’oubliais,  j’ai découvert que les cafards savent grimper les étages, peut-on voir là une adapatation de l’espèce à son environnement, à moins qu’ils ne prennent l’ascensceur comme tout le monde….Le cafard est un insecte intelligent.