Les tartines par date

avril 2010
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Trois conseils pour rentrer chez soi

Petite vidéo d’un professeur à l’ESSEC qui nous parle de la difficulté du retour des expatriés.


3 conseils pour … réussir son retour d'expatrié
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Donc pour résumer, pour tout ceux qui sont sur le départ en ce moment et il y en a beaucoup à l’approche de la fin de l’année scolaire, il faut respecter les 3 points suivants :

– « Garder le contact avec le siège » : au moins si vous rentrez, on suppose que déjà le siège connaît votre nom, et à mon avis les expatriés qui viennent de rentrer sont vite repérables : ils ont l’air ahuri du cadre réintégrant sa grande tour de La Défense, cherchant désespérant la petite terrasse sympa pour aller déjeuner avec des potes et finissant à la machine à café pour retrouver un peu de chaleur humaine.

– « Se préparer au contre choc culturel » :  je veux bien le croire, et je me dis que si un jour je rentre, je ferai connaissance dans la rue avec tous les singapouriens que je rencontrerai, comme ça, juste pour rire, et surtout pour limiter ce fameux choc. En gros il faudra que je passe mes journées entre la Tour Eiffel, Le Louvre et Disneyland Paris.

– « Etre pro actif et responsable de sa carrière en re contextualisant son expérience » : c’est beau comme mot « recontextualiser » non ? En gros il faut faire un peu de pédagogie pour pour ceux qui sont restés, leur expliquer nos expériences et notre vécu.

Mais pourront-ils comprendre l’éclat du sourire d’une vieille guinéenne, la solidarité entre expatriés, les larmes des départs, l’odeur des petits matins chauds, les coups de blues quand la famille vous manque, le stress des coups de feu, l’attachement à sa maid, l’illumination des étendues vierges et  le piquant du carry poulet mijoté des heures durant dans votre cuisine ?

Moi je dis: pour adopter la Frenchitude attitude quand on rentre, mieux vaut ne pas oublier la Zenitude Attitude.

Tous pareils

L’heure est à la mondialisation, à la globalisation etc etc. On en entend  parler dans tous les journaux avec avantages et inconvénients. Je ne débattrai pas sur ce sujet fort rebattu. Ceci dit, hier en me promenant dans un des fabuleux shopping mall de Singapour, au Paragon, pour être précis, je suis tombée sur ça :

mannequins en tenue

Et je me suis dit que finalement l’objectif de la mode, c’est d’être tous pareils, mêmes robes, même tissus, même couleurs, histoire de passer dans le moule et de ne pas sortir du lot. Le pire est qu’en dessous de la petite robe, on a toutes envie d’être identiques, comme ça :

mannequins nues

C’est possible, grâce à une petite ou une grosse dose de chirurgie esthétique. Etant donné le nombre de publicités sur ce sujet et le nombre de médecins, orthodentistes, nutritionnistes ou para médecins qui en vivent, je pense que la diffusion de ce rêve est un excellent créneau commercial. Ce qui est terrible dans l’histoire, c’est qu’à force de diffuser des images pareilles, on en vient à créer de nouvelles frustrations et angoisses, basées sur la même volonté collective d’avoir toutes les mêmes seins, les mêmes fesses et la même bouche qu’Angelina à coups de Botox. 

Petit coup de gueule juste histoire de rappeller que dans tout expatrié qui aime s’expatrier et qui en redemande, ou dans tout voyagur au long cours, sommeille un révolté de l’uniformité. Une chose l’attire, la différence, et plus il la cotoie, plus il se rend compte de l’extraordinaire richesse que procure la diversité des gens et des cultures. Voilà c’était  ma minute de pseudo révolte philosophique à 4 balles.

Asian Realism

Pour une fois, je vous informe de la tenue d’une très belle exposition au Singapore Art Museum presque dès son ouverture, aucune excuse pour ne pas y aller. Le Singapore Art Museum vient  d’ouvrir son exposition sur le thème du Réalisme en Asie.

On y retrouve des oeuvres venant des 4 coins de  l’Asie, racontant les  fulgurants changements  du continent de la Corée aux Philippines, en passant pas le Vietnam, l’Indonésie, Singapour… Aux portraits de héros et de femmes peints à l’européenne succèdent des portraits de famille, des paysages exubérants, des scènes de combats et des « descriptions » des impacts causés par les nombreux conflits qui ont agité presque tous les pays du continent durant le siècle dernier. Tout donne envie d’aller plus loin et surtout on comprend mieux l’Asie d’aujourd’hui en intégrant son passé.

Cette exposition, qui se veut rassembleuse, permet de montrer sans mots à quel point l’histoire de l’Asie du XXème siècle a été riche de bouleversements, et à quel point les Asiatiques ont su intégrer les influences extérieures pour se construire leur propre identité visuelle. Bref une expo à ne manquer et à inscrire à vos agendas….

Pour en savoir plus : http://www.singaporeartmuseum.sg/exhibitions/details.php?id=46

Malaisie moderne

Petit post photo avec 3 images de Malaisie prises à Bornéo où l’on se rend compte du subtil mariage de la technologie et de la tradition.

Notez l’importance de la chaise en plastique. D’après ma grande expérience d’expatriée, la chaise en plastique est  The meuble le plus répandu sur terre, de Dakar à Los Angeles, en passant par Kuching, dont vous voyez la rivière en fond. Magnifique non ?

Les images montrent bien toutes seules le Sarrawak d’aujourd’hui, loin des histoires de farouches guerriers coupeurs de tête. J’ai ma petite explication Tartouille à la disparition de ces pratiques certes violentes mais tellement « exotiques », si je puis dire : on ne coupe plus les têtes car ce n’est pas pratique du tout pour téléphoner… On n’arrête pas le progrès ma bonne dame.

Et pour finir, last but not least, mon petit bonhomme malais, le visage entièrement caché par son objectif. C’est lui le futur du Sarrawak et de l’Asie tout entière ! Be careful, he’s shooting you

Pilates et Stretching

Dans le genre saga de la ménagère, je poursuis brièvement avec mon Carrefour, juste pour défouler ma haine sur la toile : aujourd’hui « ils » m’ont livrée en se trompant de caddie : résultat je me retrouve avec de la sauce chili, des tonnes de céréales et de serviettes en papier sans parler du PQ dans mon salon. J’enrage, leur messagerie téléphonique est bloquée, la boite est pleine, et en plus ce matin les aubergines étaient pourries !

Bon, on se calme. J’en ai une autre pas mal sur le forcing commercial des singapouriens dans lequel je suis tombée à deux pieds joints.

L’histoire commence il y a un mois, lorsque je me résouds enfin à m’abonner à un cours de Pilates histoire de perdre mes quelques  nombreuses rondeurs de ménagère de plus de 40 ans.  Je me dévoile de plus en plus, c’est terrible. En plus mon amie Uma (Thurman ! bah évidemment, vous l’aviez deviné) fait comme moi du Pilates, c’est ça la branchitude attitude. J’ai les yeux clairs comme elle, c’est un début .

Bref, je prends mon courage à demain deux mains, ma carte visa et je commence à me délester de quelques singapours dollars en achetant un package de cours de gymnastique, pilates, stretching, body building, belly dance et j’en passe.  Au départ, je ne voulais prendre que les cours de Pilates, vu mon grand âge, mais la jeune fille de l’accueil m’a expliquée que ce serait mieux pour moi de prendre le « Package » et que cela me fairait du bien. Encore un jugement péremptoire. Vu sa ligne à elle, je n’allais pas lui répondre « et poulette c’est toi qui devrait  faire de la gym », il n’y a pas à dire on est vraiment affaiblie et influençable quand on est ronde !

Tartouille et coquette que je suis, je tombe dans son piège, et je paye le forfait, plus l’abonnement, plus les frais administratifs (qui couvrent  les 5 minutes que j’ai passé à remplir moi même la fiche de renseignement !). Elle est peut-être svelte, mais moi je dégaine super vite ma carte visa bien remplie (merci Mon Chéri), et en plus en quand j’ouvre ostensiblement mon portefeuille on voit  que j’en ai  5  ( 2 sont en fait des cartes de miles d’avion, mais ça fait une super illusion… )

Motivée et croyant à une renaissance,  je me lance dans ce programme de restructuration physique et psychique (merci Joseph Pilates). Evidemment au bout d’une semaine, j’ai soudainement pleins de trucs à faire pile poil aux horaires des cours, mais je maintiens vaillamment mes 2 heures de Pilates par semaine (pour lesquels je vous le rappelle, j’avais poussé la porte du club de gym !).

Sur ce, je pars 2 jours en voyage à Bali, puis le Week End de Pâques arrive, les Orangs Outans de Bornéo m’appellent de leurs mâles cris sauvages et je finis par rentrer dans le droit chemin du sport régulier dans mon petit club de Singapour. J’arrive donc, la fesse toujours rebondie (normal, on mange bien à Bali, et les tables de Bornéo sont célébres pour leur grande délicatesse…); donc j’arrive à mon cours de Pilates et la même jeune fille de l’accueil, toujours aussi svelte sans bouger de sa chaise, m’explique que je n’ai plus que 3 jours pour faire 5 séances…

Pause nature (ce récit est tellement palpitant) ci dessous, pour vous montrer au passage que nos amies les bêtes n’ont pas besoin de package de gym, ya pas de justice.

Orang Outan en stretching à Bornéo

Reprenons,  de deux choses l’une : ou je perds mes séances et j’enrage financièrement ou je me colle les 5 séances en 3 jours histoire de donner tort à ce forcing commercial et à la jeune fille qui rigole en me voyant. Furieuse d’avoir été prise pour une Tartouille, je me lance dans la 2ème voie, j’épuise tout de suite rageusement une séance de Pilates (même Joseph ne parvient pas à me calmer). 

Il me reste 4 séances, nous sommes mardi à 19h15, je délaisse Mon Chéri et mes nains et  j’enchaîne illico presto sur la dance jazz, niveau 1. Ma fureur s’arrête net et mon orgueil gonflé à bloc en prend un coup :  le jeune prof à la gueule de rappeur me met devant l’échec de ma vie,  à savoir une incapacité totale à coordonner les bras, les jambes, et les pirouettes sur moi même grâce à laquelle j’ai failli me retrouver les 4 fers en l’air. Une nouvelle amie singapourienne a pitié de moi et m’explique qu’elle en est à son deuxième trimestre (soit près de 20 séances, elle s’est bien fait pigeonnée), ça ne me rassure pas plus que cela, je n’ai de toute façon pas l’intention de m’acharner à faire des pirouettes et des pas chassés.

Ce soir, je sors du stretching avec le même prof rappeur : il  frimait comme un malade en faisant le grand écart,  (presque comme sur la photo, le grand écart, voyons pas mon prof ! lui  il a une casquette et si on compare trop ce blog aura le service de protection des animaux ou celui des rappeurs sur le dos).

Moi,  j’avais du mal à faire un angle de plus de 100° (ce que je trouve déjà pas mal, soit dit en passant). D’ailleurs il m’a dit « Not bad for you ». Dois-je prendre comme de la pitié ou comme un compliment, je m’interroge toujours…

Mais je ne me démonte pas car demain j’attaque le body shaping (vais-je encore me retrouver avec le rappeur ?) et je finirai mon abonnement d’un mois par un cours de salsa endiablé, sauf si je suis achevée avant. Faut vraiment être une femme d’expat pour faire des trucs pareil !

Tout ça pour dire, que ces packages de séances, c’est vraiment de l’arnaque quand on n’aime pas trop le sport, mais que c’est aussi super bien pour vous forcer à en faire. The question is : est ce que je signe pour un autre mois comme ma copine Uma ? Mon corps de déesse parlera de lui même demain, je serai soit morte soit svelte et surtout la nuit porte conseil !

Au moment où je mets ce point final, Carrefour m’appelle pour s’excuser « so sorry so sorry  » dit 4 fois ! « ils » sont bien quand même chez Carrefour ! Si c’est pas du quasi direct, c’est au moins du Dallas cette saga.