Les tartines par date

avril 2024
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930  

Problèmes de vacances

Le beau frigo

Le beau frigo

Les grandes vacances arrivant, enfin du moins les vacances scolaires, il me semblait opportun de parler de congés payés. Le sujet est bien sûr lié au monde du travail puisque comme chacun sait les régimes des congés diffèrent grandement suivant la législation du pays où l’on travaille.  La question devient cruciale lorsque Mr ou Mme l’expat en chef bénéficie des 5 semaines généreuses de son contrat français avec les Allers Retours au pays offerts et que Mr ou Mme conjoint de l’expat, que l’on appellera dans ce post  le suiveur, a eu la chance de décrocher un contrat de travail local.

Chance ou malchance ??   Analysons la situation à Singapour, un pays pris complètement au hasard, où le suiveur n’a le droit en contrat local qu’à deux misérables semaines de congés payés. Ca, c’est pas de la Frenchitude attitude…

Bien sûr le suiveur peut s’accorder quelques congés sans soldes, mais cela commence à craindre légèrement, pour parler comme un ado, quand les congés sans solde atteignent les 13 semaines, juste pour rattrapper les vacances scolaires et surveiller, même de loin, vos ados en plein délire d’autonomie.

On peut aussi ruser en posant des jours de maladie, et annoncer fièrement au chef que l’on sera victime d’une subite maladie toutes les 6 semaines, rythme moyen des congés scolaires. A moins d’avoir un mal récidivant, ce que je ne souhaite à personne, il faut avoir un certain culot. Mais vous me direz, on ne travaille pas pour les vacances, n’est ce pas, mais pour au contraire s’investir personnellement dans un projet épanouissant. 

 Alors, me suis je dit, plutôt que de chercher un travail épanouissant payé au salaire singapourien avec 2 semaines de congés, investit toi dans une activité de volontariat passionnante, histoire de trouver ta place dans ce bas monde et de ne pas trop ramolir les restes de ton cerveau bien abimé par 10 ans de tropiques. Ici à Singapour, c’est très facile, le volontariat est hautement valorisé, environnement anglo-saxon oblige …

Mais ce que je n’avais pas prévu, c’est que même en ne travaillant pas, je trouve que les vacances scolaires reviennent bien souvent… et avec elles des ventres à nourrir, un frigo pillé, et un niveau sonore en expansion quotidienne. C’est du Victor Hugo. Mais j’ai l’extrême satisfaction de  voir grandir les nains (de façon inversement proportionnelle au volume de nourriture du frigo), le sentiment d’être une parfaite épouse d’expatrié (je suis le suiveur) doublée d’un mère modèle (compte tenu des circonstances bien sûr, et surtout hors vacances scolaires) et surtout je peux découvrir à loisir la grande Asie …. Evidemment on a les problèmes que l’on mérite mais cela fait du bien de se faire quelques compliments de temps en temps. Restons zen, plus que 3 petites semaines avant les 8 semaines de congés.

Homme expat

Parlons des hommes.

Le mien travaille dur pour nourrir sa petite famille, en échange sa petite famille  le suit avec vaillance à l’autre bout du monde à un rytme régulier, sans broncher et en s’adaptant à tout et n’importe quoi.  On a même mangé des Mopani Worms et du crocodile. Mon homme rêve parfois d’être celui qui suit, se laissant aller au gré des mutations, n’ayant  pour seul souci:

– de gérer un déménagement en moins d’une semaine de Ouagadougou à Vladisvostok (personnellement je ne l’ai jamais fait mais le trajet doit être intéressant, par les pôles, par la route ou par l’Océan Indien ??)

– de réadapater chaque enfant à sa nouvelle école, mais oui ma chérie tu ne vas pas perdre le contact avec Bidule, et mais Maman personne ne m’a répondu quand on est parti de Berlin (là on maudit fermement les charmantes bambines autrefois adulées, quelle garce cette Cunégonde)

– de se retrouver des copines sympas qui voudront bien écouter vos souvenirs d’Afrique, ça fait du bien de raconter sa guerre.

– de se retrouver une occupation de préférence flexible, où vous restez disponible pour tous et surtout avec des congés convenables et un salaire pas trop minable. Ca se paye l’expérience humaine d’une expat…Ok j’ai un petit accroc de 10 ans dans le CV, mais ce n’est pas encore un gouffre.

Bon bref, Chéri rêve de prendre votre place et aujourd’hui j’ai personnellement rencontré l’homme  en chair et en os, le  monsieur qui suit madame.

Conclusion :

– Visiblement il gère mieux les loisirs de sa famille que moi mais pas les vacances. Allez savoir pourquoi.

– Il se fait servir assis le café par sa bonne (personnellement j’ai toujours eu des scrupules)

– Il abandonne ses enfants le mercredi après-midi pour aller faire ses courses, jamais je n’aurais osé….

– Il a un vrai problème, où trouver un bon objectif pour son appareil photo, moi c’est plutôt remplir le frigo qui doit avoir une fuite par derrière, toujours vide.

– Il ne s’est pas inscrit à de multiples acitivités caritatives, artistiques et ne cherche pas à reprendre des études ou même à trouver un boulot. Du coup j’ai aussi arrêté toute divagation pseudo-professionnelle aujourd’hui…. jusqu’à demain.

Bref il profite de la vie et …. Il a bien raison, je me demande pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt. Argghhh on ne se refait pas. En Expat aussi il y a un masculin et un féminin.