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Les Community Center de Singapour

A Singapour, les community center, existent depuis l’occupation britannique et se sont développés depuis l’indépendance. Ces centres communautaires, traduction pas très sexy, voire à connotation communiste mais tout à fait dans l’air du temps des années soixante, avaient pour vocation de cimenter le peuple singapourien.

Dès la création de l’Etat Singapourien, les dirigeants de l’époque ont senti la nécessité de rassembler pacifiquement les différentes communautés : les chinois, les malais, les indiens, et les européens. Chaque communauté avaient et a toujours sa langue, sa culture et sa religion, il fallait donc faire en sorte que tout ce petit monde cohabite bien ensemble. Ainsi dans chaque centre community Center, le nouveau citoyen  singapourien trouvaient de quoi se distraire, se former et rencontrer d’autres personnes de son quartier.

En 1960, le People Association, l’association du Peuple (on se croirait à nouveau en URSS) a pris en charge la gestion des Community Center, et au début, on pouvait s’y rendre pour regarder la télévision, sans la climatisation bien sûr. Les community center étaient aussi le siège de différents groupes sociaux : pour les jeunes garçons (groupe de type scouts, héritage des anglais) , la défense civile (à l’heure ou la police avaient peu de moyens) et des clubs de sports. On pouvait également y faire des examens médicaux et des radios et dans les années 75, les écoles maternelles et les jardins d’enfants étaient établis dans ces centres communautaires.

Bref les CC, comme les singapouriens les appellent, ont joué un rôle énorme dans la construction sociale de la nation singapourienne et ont certainement permis la cohésion nationale et la cohabitation pacifique des différentes communautés.

Ces centres sont toujours très actifs et accessibles; même si les activités proposées ont changé et sont plus tournées vers le loisir, on y retrouve ce souci de faire « vivre ensemble ». On peut pratiquer des activités autour de l’harmonie raciale, l’intégration communautaire, et le dialogue entre communautés. J’ai ainsi découvert que l’on pouvait suivre le Singapore Harmony Tour ! (des détails sur : http://www.pa.gov.sg/our-programmes.html)

 Ils sont de plus en plus un point d’accueil pour la population retraité, en forte augmentation et parfois assez démunie, le système de retraite singapourien étant moins généreux que le notre. En conclusion, les Community Center de Singapour sont un mélange bien organisé de nos centres culturels, centres de protection maternelle et infantile, et de nos clubs de retraités auxquel on aurait rajouté des centres d’intégration de nos immigrés, tout ça pour construire l’identité nationale.  Vaste programme !

Pour plus d’infos sur les programmes proposés : http://www.pa.gov.sg/

Jouer à Singapour

Bien que le jeu soit interdit à Singapour, du moins à ma connaissance, j’ai déniché dans les présentoirs d’un temple bouddhiste, ce petit prospectus tout à fait édifiant sur les méfaits du jeu.

Gambling in Singapore

 

L’image est forte, on utilise une gentille petite fille totalement brimée avec son gros cochon rempli d’économies qui va bientôt être brisé, et voici quelques extraits traduits et commentés des explications qui se trouvaient à l’intérieur.

« L’addiction  au jeu peut conduire à de sérieux problèmes pour les joueurs et leur familles. » Tout le monde est d’accord avec cela. Pragmatiques, nos amis singapouriens précisent que « le problème croit de façon proportionnelle avec le montant des sommes mises en jeu ». Et oui, petites pertes ou gains, petits problèmes, grosses pertes ou gains, gros problèmes…

Question suivante : comment les problèmes liés au jeu commencent ?

Explication : Il y a trois phases

1/ on gagne,  jouer est un passe temps social où les joueurs font leur première expérience excitante de gains. En Asie, tout commence par le Mah Jong et c’est comme tout, les première fois, ça fait vibrer…

2/ le joueur commence à perdre et doit jouer de plus en plus pour rattraper ses pertes. Sauf s’il décide de s’arrêter… ou de se mettre au Monopoly.

3/ Desperation, i.e total désespérance, la vie du joueur rentre dans une spirale sans fin faite de remords et de sentiments de ne pouvoir s’en sortir. La nature humaine est décidément faible. Heureusement à Singapour on a des solutions, appeller le numéro 1800 6 668 668, Stop Problem Gambling. (d’ailleurs tout cet article vient de la pub pour ce  service)

Et comme les singapouriens sont des grands organisateurs, ils nous donnent les signes caractéristiques des joueurs dépendants, comme cela vous pourrez les reconnaitre dans la rue ou dans votre entourage et appeller le numéro ci dessus. Voici les signes avant coureur :

1/ on joue plus longtemps que prévu, c’est foutu pour moi, je suis capable de jouer aux cartes jusqu’à point d’heure

2/on joue jusqu’à ce que le dernier dollar soit dépensé. Là je dis que ce n’est pas tout à fait vrai, certains laissent sur la table de poker leur montre, leur chemise, les clés de la BM, ses chaussettes et je m’arrête là pour ne point choquer. Je recommende à ce sujet le très bon film « le Coach » qui passe sur les télés d’Air France.

3/ En plus de perdre son argent, on perd le sommeil, on déprime et on peut même aller jusqu’au suicide. Pas cool. Pas envie de commenter.

4/ On joue de l’argent prévu pour d’autres dépenses, mais qui peut honnêtement dire qu’il  n’a jamais craqué sur 4 paires de pompes dans une crise d’achat compulsif pour économiser ensuite sur les céréales de ses enfants chéris et leur servir des pâtes à l’eau.

5/ On essait plusieurs fois sans succès d’arrêter le jeu. C’est comme la clope, la bouffe, le shopping, le travail, l’alcool, la drogue etc etc, bref ici on définit l’addiction, rien à dire de plus.

6/ On emprunte de l’argent pour jouer. ou pour s’acheter  un appartement en Europe ! 

Voilà, nous savons tout sur le jeu et les méfaits qu’il procure, ce n’est pas inutile de revenir de temps en temps aux réalités de ce monde et de faires des piqûres de rappel de moralité. Ceci dit,  je me dis que pour être un financier qui rapporte beaucoup d’argent en faisant des placements risqués, il faut avoir l’âme d’un joueur. Quand on pense que Singapour est une place financière non négligeable dans ce petit monde, on peut faire un parallèle rapide entre la mentalité du joueur de Mah Jong et l’activisme financier de certains. Voilà mon explication réductrice à deux balles de la richesse de cet Etat, comme les singapouriens ne peuvent pas jouer, forbidden, ils font des affaires. Le hic, c’est qu’ils vont bientôt ouvrir un casino géant !

Le stress et la constipation du poisson d’aquarium singapourien : un problème de société

Voici trois fabuleux clichés extraits du Strait Times, à la rubrique petites annonces, qui me laisse penser qu’on a les problèmes que l’on mérite.

 

Analyse de la constipation

Analyse de la constipation

poisson constipé

That is the question

Très sérieusement nos amis du journal local ont donc consacré à cet ennuyeux problème près de trois petites colonnes. J’ai  surtout beaucoup aimé l’anlyse des symptômes : gros ventre et diminution de la quantité d’excréments, ce qui, de  fait,  donne moins de boulot à la ménagère de l’aquarium. Mais ce que j’ai vraiment découvert c’est que le stress du poisson était en partie du à ses soucis d’intestins. Il faut le savoir. D’où l’analyse suivante : comment reconnaît-on un poisson stressé : listlessness; apathie, solitude et perte d’appétit…. Au moins on apprend du vocabulaire !

Cet article m’a ammené à une réflexion quasi métaphysique sur la psychologie piscicole :  pourquoi un poisson se constipe t-il ,  y a t-il d’autres sources de stress du pauvre petit poisson?

Quelques éléments de réponses sont ci dessous proposés, qui appellent à un vrai débat :

– le poisson singapourien est trop bien nourri,

– il ne mange pas assez de légumes et de fruits

– l’incessant ballet du poisson dans son aquarium, pour distraire son propriétaire, est source de stress

– un stress insconcient et collectif du poisson qui craint son prédateur, l’homme, et sa canne à pêche.

– un éclairage extérieur défaillant, l’absence de bruits rassurants d’autres amis poissons.

– une formation défaillante du poisson à l’apprentissage de la zénitude attitude. 

 

J’attends la suite de vos réponses avec impatience pour enclencher enfin un vrai débat !

Je cherche aussi des éléments de réponses sur la constipation de l’expatrié et des conséquences de cet état sur son niveau de stress, du à la perte des repères, à l’éloignement de sa famille, aux différences interculturelles, à l’absence de travail du conjoint qui suit etc etc…

En conclusion,  je laisse la parole au fabuleux dessinateur des classified du Strait Time

 

Attention aux gaz, propulsion inversée

Attention aux gaz, propulsion inversée

Coiffeurs du monde ou comment découvrir un pays pour 5 euros.

On l’aura vu, les coiffeurs me font rêver, du moins aux premiers rendez-vous… Finalement c’est comme les amants.

Ceci dit, mon goût du salon de coiffure est dicté en premier lieu par un impératif plus que pragmatique et non par une passion irraisonnée. Etant un peu ronde, des rondeurs toutes féminines dira t-on pour se consoler, et étant malgré tout un peu coquette, la coiffure est pour moi une façon de rester au goût du jour, et je l’espère aux goûts des autres. Après tout la coiffure c’est comme les chaussures, on peut en changer rapidement, passer du rouge au vert (jamais essayé mais cela pourrait être drôle), du lisse au frisé (jamais réussi malgré des fers à friser redoutables et le climat ultra humide des tropiques), des talons hauts aux talons plats, du long au court ou même l’inverse avec des postiches ou des perruques… bref en un rien de temps, un bon coiffeur, le mien s’appelle Willy, vous change de tête et miraculeusement on change de vie. Comme le changement n’est que temporaire, on vit plus intensément en renouvelant l’opération tous les mois et demi. Et finalement pour les nomades dans l’âme que sont les expatriés, cela revient moins cher et c’est moins fatigant d’aller chez son coiffeur que de déménager.

bigoudis

 

Ce que j’aime par dessus tout chez les coiffeurs, c’est l’ambiance.

La photo ci-dessus a été prise au Cap Vert, et honnêtement il y avait autant d’ambiance dans le salon que dans un bar, fermé à cette heure tardive, ambiance sans aucun doute due au taux de remplissage en filles coquettes et élégantes, en attente du séchage des bigoudis.

Le salon de coiffure, pour peu que l’on y passe un peu de temps vous fait découvrir la vraie ambiance d’un pays et, si l’on aime tendre l’oreille, on a droit aux derniers ragots du quartier. 

Cette grande leçon de découverte de l’autre m’a été enseignée par un maître en la matière, un ami célibataire, expatrié depuis toujours, curieux d’esprit, qui  a trouvé ce  truc pour voyager et surtout comprendre son nouvel environnement, qu’il soit d’un jour ou de plusieurs années: à peine arrivé, le pied tout juste sorti du tarmac, le cheveu au vent, il se met en quête d’un salon de coiffure accueillant, rentre d’un pas courageux dans la boutique, (et parfois il en faut), aborde le local et tente d’expliquer qu’il lui faut une bonne coupe. Vu sa tête hirsute, le coiffeur comprend bien vite quel est le problème. Mon ami s’assoit, que dis-je s’enfonce, dans le fauteuil en simili cuir à roulette et triple réversion, béat et rassuré, ferme les yeux et confie sa tête à l’expert. Il ouvre ses oreilles, écoute et apprend. Selon mon ami, la coupe de cheveux, c’est mieux que le Lonely Planète et le Routard réunis pour s’imprégner de la culture locale. 

Suivant son exemple, je ne manque pas de m’arrêter devant les salons de coiffure, mais n’ai jamais eu le cran pour aller plus loin, il est des courages qui ne se décident pas si facilement. Je pense tout de même que la découverte d’un pays par les salons de coiffure connaît deux limites :

– la langue, je reviens de Chine et jamais je n’aurais osé m’arrêter pour me faire couper les cheveux ayant déjà eu pas mal de soucis pour savoir où je me trouvais.

– la calvitie, non pas que je sois chauve,  mais je vois mal un chauve demander en japonais de Miyazaki de lui arranger sa tête.

– la luxure : les coiffeuses trop sympathiques font tellement tourner la tête et donc le fauteuil orientable du pauvre client (pas si malheureux à mon avis)  qu’elles ne peuvent plus couper droit, le fauteuil bouge trop de droite à gauche, on en attrappe le tournis rien qu’à les regarder. Mais demain on rase gratis, histoire de rattrapper les dégats… et là on prend une chaise en bois pour s’asseoir.

Personnellement mon problème avec mon coiffeur, Willy, vous le reconnaîtrez, c’est qu’il est si bavard qu’il s’arrête dans son geste et que je suis de moins en moins sûre de la précision de sa coupe, ma tête lors de la dernière séance en est la preuve. J’ai donc décidé de me laisser pousser les cheveux, comme cela, si je pars m’expatrier en Mongolie,  tout peut arriver, Mon Chéri ne me contredira pas, je n’aurais pas de problème d’esthétique capillaire.

En expat, il faut tout prévoir pour survivre décemment, et posséder un sens inné de l’anticipation des risques, y compris capillaires, non pris en charge par Europ Assistance, sans oublier un sens de l’adaptation aux ressources locales en coiffeurs. Les spécialistes de la relocation ont-ils pensé à cela ? Sinon, je suis prête à ouvrir une session de formation sur le sujet, très très chère car très très documentée.

H1N1 et grippe porcine à Singapour

Dur réveil ce matin, petit mal de gorge, sensation de fatigue (normal après le week-end) mais surtout je tousse un peu. Comme je suis légèrement hyponcondriaque, voire énormément me dirait Petit Mari,  je me fais une raison et je décide de rester tranquillement à la maison à blogguer. Après plusieurs minutes de recherches fièvreuses sur internet, il semble que je n’ai pas la grippe  A/ H1N1, étant donné que je n’ai même pas un petit degré de fièvre.

 J’ai tout de même appris que je suis une rescapée de ce séisme bactériologique en lisant les nouvelles sanitaires du Strait Times : environ 700 000 personnes seraient contaminées sur Singapour, et pourtant il y a toujours autant de monde dans les shopping malls. Et le pire est à venir, selon les journalistes singapouriens, une deuxième vague d’épidémie H1N1 pourrait bientôt nous atteindre car «  les 4/5ème de la population n’ont toujours pas été exposé au virus. Lisez l’histoire complète dans l’édition du samedi  » .  Qu’attendons nous donc pour  exposer au virus  les 4/5ème de la population de façon méthodique ??? , c’est peut-être cela la suite…

http://www.straitstimes.com/Breaking%2BNews/Singapore/Story/STIStory_425573.html

Ceci dit, les chiffres officiels de l’Oms parlent pour le moment de 210 000 personnes contaminés dans le monde, et la vidéo suivante montre combien les chiffres changent ….

http://www.youtube.com/watch?v=KnLa6UuptSI&feature=related#watch-main-area

Au passage j’ai appris que 33 millions de personnes vivaient avec le virus du Sida…

Et surtout, grâce aux conseils avisés des autorités françaises, se moucher dans sa manche lorsqu’on n’a pas de mouchoir, pas toujours facile quand on ne porte que des manches courtes et des petits tops sexy, ou à ceux des autorités singapouriennes, se servir d’une cuillère pour partager le plat commun à table, je vois d’ici la tête de ma belle-mère si je me mets à manger dans le plat en direct,  je suis parée à tout risque de transmission de ce satané virus H1N1.

J’oubliais, on a retrouvé la grippe  A dans le porc indonésien, mais heureusement le porc vendu à Singapour est sain, dixit le site officiel : http://app.crisis.gov.sg/InfluenzaA/Page.aspx?id=129

 Ouf !!!