Les tartines par date

septembre 2008
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Shopping, en Afrique

qui a peur de la grippe aviaire ?En Afrique aussi on peut faire du shopping, de façon singulièrement différente.

En premier il faut trouver le magasin. Et oui ça a l’air bête mais ce n’est pas si simple de savoir où l’on va pouvoir acheter du beurre non totalement fondu ou de la viande fraîche. Une fois que les autres expats, merci de leur solidarité, vous ont renseignée, l’on demande au chauffeur de vous y conduire, et on se dit que c’est bien pratique d’avoir un chauffeur, étant donné qu’il n’y a pas de noms de rues ni de marques de signalisation.

A Conakry, ma première expérience de supermarché dans la vraie Afrique, fut le Super Bobo, ceux qui y sont allés le reconnaîtront. Donc à Super Bobo, c’est super, point de files d’attente, hormis celle des mendiants habitués, dont le tarif de base était largement supérieur à la moyenne nationale. J’imagine qu’il y avait un droit d’entrée pour accéder à cet emplacement lucratif. Donc qui dit pas d’attente, dit peu de clients donc des stocks qui tournent moins vite, tout le monde comprend ce basique de l’économie.

Je rentre donc et là, encore un choc culturel, olfactif cette fois; à savoir une odeur rance à souhait de la viande sans doute bien rassie. Je ne me laisse pas impressionner, bien que très sensible aux odeurs, je suis au jour 2 de mon arrivée en Guinée et le frigo est vide. Je pense à ma famille affamée et prend mon courage à deux mains pour faire mes courses en bonne ménagère que je suis. Passé ce moment d’effroi, la suite va plutôt bien, tous les produits ou presque sont importés, d’Europe ou de Chine, les prix sont deux à trois fois plus chers qu’en France, sauf la viande…

Le caddie rempli au minimum, on va tester et je reviendrai, je passe aux caisses (et oui il y avait 3 caisses) et je paie. Problème, j’en ai pour environ 400 000 francs, guinéeens heureusement. J’aurais préféré dégainer mon jouet favori, ma carte bleue, qui maintenant est dorée et de ce fait plus chic, et au lieu de cela je sors mon pochon rouge et en extirpe l’oseille. Je me sens totalement mal à l’aise d’étaler tout cela d’un coup, mais je poursuis tout de même, je ne vais pas partir sans payer pour finir illico presto dans les prisons de Conakry. En 10 minutes, heureusement il n’y avait personne derrière moi,  je vérifie les liasses de 10 billets de 5000 GNF et tend fièrement mon paquet de 5 cm d’épaisseur à la caissière. Elle sort du dessous de sa caisse la petite éponge mouillée qu’on avait à l’école pour effacer l’ardoise et refait mon compte en 30 secondes, bien la peine de faire des études de gestion.

Tout cela c’était à mon arrivée, à mon départ je comptais aussi rapidement qu’une guinéenne et je suis souvent revenue à Super Bobo voir mes copains polios au sourire éclatant et où la viande sentait bon, j’avais du tomber sur un mauvais jour ou être victime d’hallucination olfactive. Qui sait…

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