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Jour magique au Carrefour

Tant d’emotions vendredi dernier ont empêché ma plume de courir sur ces blanches pages… Il faut dire que j’ai assisté à un scoop carrefouresque. Encore ce Carrefour me direz-vous, mais je me suis senti vendredi matin la Mata Hari des rayonnages et de l’épicerie, d’où un surcroit d’émotions que mon petit coeur de poulet a mis 3 jours à digérer… Je m’explique.

Tout commença mercredi dernier quand une douce voix singapourienne m’appella pour me demander si j’étais disponible le lendemain pour un « meeting consommateur » avec Carrefour. Mon coeur s’emballe, enfin s’offrait à moi la possibilité de dire à une personne en chair et en os tout ce que j’avais sur le coeur depuis tant d’années. La psycho analyse de la ménagère et de son caddie avec un spécialiste du marketing en live !

Malheureusement, j’ai dû refuser cette offre alléchante, étant déjà engagée sur d’autres sujets plus artistiques à la date dite. Et oui, amis qui travaillez 39 heures régulièrement par semaine,  sachez que les braves femmes au foyer que nous sommes avons un agenda digne d’un ministre des affaires étrangères et que nos horaires de disponibilité vont du lundi au dimanche de 6h30 à 23h30, sans RTT et sans congés payés, je ne parle pas de la retraite… Ok, on se rattrape en faisant des petits siestons deci delà, et encore pas tous les jours.

Bon revenons à nos moutons, donc je refuse et je dis adieu à cette  prometteuse réunion au Carrefour. Le voici, qu’il est beau :

Carrefour

Rongée par le remord et le regret, je m’empresse dès vendredi matin de chevaucher ma grosse voiture familiale, et de courir au Carrefour, où j’attrape avec un enthousiame sans nom un caddie. Après une semaine de pillages intempestifs des Nains, le frigo criait famine à la veille du week-end. Bref, j’entre à 10h pétantes dans ce vaisseau de la consommation et là le miracle s’accomplit : je trouve du chocolat noir et des compotes bio du premier coup (rappellez vous nos émois : https://expat.cfacile.net/2010/01/carrefour-parfois-je-negative/

A cela s’ajoutent le retour des raviolis végétariens trouvés en 3 secondes, ma lessive préférée, des fraises à 3 dollars, et des sushis tout frais.

Tout glissait, même le caddie. Je faisais mes courses habituelles telles une danseuse classique du Bolchoï ou une bonne fée bienveillante, dans un silence duveteux, sans la musique chinoise  habituelle assourdissante, saisissant de sa baguette magique, avec élégance et grâce, des paquets de cookies, des boites de maugettes de Vendée, des brocolis, des yaourts natures et du camembert. Du jamais vu dans ma longue de vie de ménagère du vendredi matin, moins d’une heure pour remplir mon caddie, que j’imaginais désormais tel un carosse doré. 

Le miracle a continué : je descends aux caisses et je vois alignées, sagement, n’attendant que mon carosse, moi et ma carte de paiement, une volée de jeunes caissières souriantes m’invitant presque joyeusement à déposer mon chargement sur le tapis roulant. Je demande une livraison, un jeune auxiliaire pointe son nez pour aider, et en moins de 10 minutes, le tour est joué.  Je continue ma prestation, toujours virevoltante sur mon petit nuage rose, vers le stand de livraison où on me propose tout de suite de me livrer le jour même, avec le sourire et une rapidité inégalée. J’ai tout de même attendu 3 minutes, le temps de quelques écritures,  juste assez pour saisir ça avec on téléphone portable :

La danseuse russe que j’étais devenue a laissé place à la Mata Hari des rayonnages.

Ce jour là, le Big Big Boss était là, j’entendais des bribes de français …. Tout s’expliquait ! La réunion consommateurs, les compotes, les caissières et l’absence de musique…

Vendredi prochain, je retournerai au Carrefour sans mon carosse et pousserai ma citrouille de caddie, je redeviendrai une pauvre ménagère courant derrière ses compotes,  sauf si la magie du Big Big Boss continue. Mata Hari veille et vous tient au courant.

Bread Society

Bread Society, la société du pain, c’est pas terrible comme nom de boulangerie, on est plus souvent habitué à l’Epi d’Or ou Chez Paulette ou Pain Gourmet ou Maison Pottier ou La Croustillante …

Bread Society pourrait très bien être un société secrète tentant d’empoisonner des clients pour le compte d’une mafia véreuse. Et bien non, c’est bien une boulangerie et qui plus est, ils vendent le meilleur pain que j’ai eu le plaisir de goûter à Singapour; 3 ans de recherche… La baguette campagnarde ressemble à celle de la boulangerie de mon village, c’est vous dire !

On les trouve au Basement 2 du Ion sur Orchard ouvert de 7.30AM à 11PM, et il paraît que le boulanger est japonais, ce qui ne m’étonne pas, toutes les serveuses étaient japonaises. Vérification de mes commentaires sur ce site qui montre que les gourmets singapouriens partagent mon analyse :

http://www.hungrygowhere.com/singapore/bread_society_ion_orchard/

Et oui, les japonais doivent être les seuls au monde, à part les français of course, à savoir faire des croissants et des pains au chocolat à la fois croustillants à l’extérieur et moelleux, dans lesquels le chocolat fond dans la bouche sans vous tacher les doigts. J’en ai l’eau à la bouche rien qu’en en parlant ! Finalement une baguette à Singapour permet la connection de la Frenchitude Attitude et de la Zénitude Attitude.

Carrefour, parfois je négative

Pas tout le temps il est vrai mais aujourd’hui je me sens l’âme d’une ménagère de plus de 40 ans frustrée. Normalement quand on est une ménagère de plus de 40 ans, on est la chouchoute des directeurs de magasins, la diseuse de bonne aventure des pros du marketing, le porte monnaie à pattes, bref on se sent aimée !

Et pourtant la réalité est tout autre. Plus le temps passe, plus mes expéditions au Carrefour prennent l’allure d’un parcours de combattant ou d’une dépression en live.  Hier nous avons atteint, Carrefour et moi, le summum de l’incompréhension. Voici mes griefs :

1/ j’aime bien l’Asie mais la musique chinoise à fond les mannettes, en boucle permanente, me tape sur les nerfs, surtout quand on tombe sur un caddie qui roule mal.

2/ toutes les semaines les produits changent de place comme par magie. Je les soupçonne de se déplacer la nuit, insatisfaits de leur position, histoire de voir de nouveaux horizons. Le produit le plus mobile du Carrefour est la compote, allez savoir pourquoi, elle est passée du rayon conserves, au rayon biscuits, puis confitures et maintenant elle a atteri dans les bonbons et sucreries. A mon avis il y a un problème de fond quant à la classification de ce produit, problème qui mériterait un débat approfondi de personnes compétentes. (c’est creux comme phrase mais ça fait bien).  En 3 mois les compotes ont parcouru pas moins de 70 m, pas mal pour une compote non ? Bilan de la course, je cours après les compotes avec mon caddie.

3/ des produits disparaissent : en ce moment c’est la moutarde et la ratatouille. Et comment faire quand on est une bonne ménagère expatriée et française pour vivre sans moutarde ! Le pire c’est que peu de temps avant la disparition de la moutarde, Carrefour offrait des supers promos dilapidant des stocks entiers de bonnes moutardes bien fortes à 1,5 dollar. Désormais je noie mon chagrin moutardesque dans de la  moutarde à 8SGD, moins de 10 pots hier au rayon moutarde.

4/ d’autres produits sont en totale rupture : hier c’était les yaourts et  les pâtes feuilletées. L’avion n’est pas arrivé (ceci dit la semaine dernière non plus, bizarre) .  Après 10 ans d’expat, on attend avec impatience l’heure hebdomadaire du yaourt, vendu tout de même à 7SGD soit 3,5 Euros les 4 yaourts nature de base marque Carrefour. Ok ils sont bons, ils sont chers, mais on est une ménagère frustrée du yaourt alors on investit et on le déguste en 10 minutes ! Et quand le yaourt ne se montre pas vaillant au petit rayon frais, prêt à être happé par une main impatiente,  le désespoir nous envahit. Profitez, français de France, de vos rayons engorgés, que dis-je, dégoulinant de yaourts, vous ne savez pas à quel point ce produit est rare. Finalement faire ses courses c’est un TP d’économie, on voit à quel point la rareté fait le prix…

Imaginez ensuite la déception de mes nains chéris quand je leur annonce qu’il n’y a plus de vrais yaourts, les larmes coulent ! J’ai l’impression d’être une mère misère incapable de nourrir ses poussins piaillant dans le nid.

Revenons à nos courses, on descend l’étage épicerie, on quitte l’odeur du durian, la musique chinoise est toujours là et on se dirige tranquillement avec un chariot rempli à ras bord (en fait de poussins, j’ai des ogres) vers la caisse. Au passage on craque devant une petit short ras les fesses, manque de bol il n’ont pas le XXL, ce n’est pas aujourd’hui encore qu’on va se remettre au sport, non pas par manque de volonté mais par manque d’équipement ! Je précise pour mes lecteur français que le XXL asiatique est un M en Europe, mais je frôle le hors sujet. Donc on poursuit son trajet et on arrive devant les caisses.

5/ Une fois de plus Carrefour vous déçoit, il est 12h30 mais les livraisons, c’est fini pour aujourd’hui.

Arggh. Je tente alors une négociation à la française du genre :  » c’est un scandale, vous indiquez que les livraisons ont lieu jusqu’à 3PM et il n’est que 12PM – un peu de mauvaise foi – » Maamm (ça veut dire Madam !) it’s upon avaibility » . La disponibilité des livreurs, c’est comme l’informatique dans l’administration française, ça a bon dos pour tout ce qu’on a pas envie de faire au jour dit. Mais la dadame ne sait pas qui elle a en face d’elle (même si je crois que je me suis fais repérer…) Donc comme je suis une française entraînée à râler je passe à la phase 2, et je gémis : « vous comprenez il faut absolument me livrer aujourd’hui, demain l’accès à mon immeuble est bloqué » ou alors « j’ai de gros problèmes de dos, j’ai mal aux cheveux , au genou etc etc, ma grand-mère est malade, mon mari va me quitter si vous ne livrez pas aujourd’hui » .

Le résultat est variable, c’est un peu à la tête du client ! Heureusement pour moi et pour les finances de Carrefour, hier, c’est passé, sinon je crois que j’aurais laissé mon caddie sur place sans payer ! C’était le blues de la ménagère, ça fait du bien de temps en temps et demain j’irai au Cold Storage. Inch Allah comme disent les guinéens !

Où trouver de la menthe à Singapour ?

La menthe se trouve partout à Singapour,  mais pas à n’importe quel prix. Après près de deux ans de recherches assidues dans les supermarchés et boutiques du coin, j’ai enfin trouvé le bouquet de menthe et de persil pour faire un petit taboulé libanais, à 1SGD par paquet.  C’est la fête, preuve en image :

Evidémment,  j’aurais dû y penser plus, ce sont nos amis japonais de l’enseigne Meidi Ya qui commercialisent ces merveilleux petits paquets d’herbes.

Petit Haiku personnel  pour célébrer l’événement :

Petites économies

Tu feras

Un Long fleuve

Alimentera

Traduction : il n’y a pas de petites économies et les petits ruisseaux de pièces jaunes font les longs fleuves, où coulent les dollars.

Pour tout savoir sur l’ implantation de Meidi Ya : http://www.meidi-ya.com.sg/en/

Vacances au pays

Voici venu le temps du retour annuel et de son cortège d’événements, réunions de famille, retrouvailles de vieux copains, kilomètres de voiture du nord au sud et d’est en ouest et surtout redécouverte du supermarché français. Vous me direz,  je ne pense qu’à manger, mais après tout le plaisir de l’assiette fait partie de qualités françaises, cocorico et surtout des grands plaisirs de la vie, chacun nommera les siens. Bref, il est très facile pour le local, le français resté en France, de reconnaître l’expat en vadrouille :

1/ il roule en plaque rouge, car, astucieux, il a loué une voiture TT à Roissy, et fait des appels de phares joyeux aux autres voitures à plaques rouges. Pour tout savoir :

http://www.ttcar.com/fr/index.php

2/ s’il vient des tropiques, l’expat en vacances au pays,  se gèle dès que le thermomètre descend en dessous des 26°, et retrouve son sourire quand le français sédentaire tend vers le légume déprimée et apathique lorsque l’on franchit les 28°. Bref vacances doudoune, pull over et bottes.

3/ et surtout, il reste minimum 1 heure devant le rayon laitages du supermarché, et remplit son caddy de trois différents yaourts nature,  juste pour comparer, de 4 différents desserts chocolatés, avec ou sans mousse et de 5 desserts tout fait du genre crème brulée, profiteroles, mousse aux fruits légers.

4/ idem au rayon charcuterie, cure de rillettes et de saucissons sans oublier le jambon de parme…

5/ On essaie aussi les différentes plaquettes de chocolat, avec noisettes, petits grains de riz, fourrés à la praline et surtout non fondu donc d’une belle couleur chocolatée.

Là je sais que ceux qui ne sont pas rentrés cet été bavent devant leur écran. Mais tout n’est pas toujours tout rose pour l’expatrié en vacance au pays. Car :

6/ quand vient la fin de l’été, lalala, l’expat rentre dans son pays de résidence et est facilement reconnaissable à son léger embonpoint conséquence des points 3 et 4… il reprend un abonnement à son club de gym pour 1 an et se remet à courir sur son tapis synthétique en rêvant de patés et rillettes, de chocolat noir et profiterolles ou tout simplement d’un bon yaourt velouté.

Allez on va profiter sans complexe de ce bel été en France…