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Les enfants de Guinée

Puisque en ce moment je pense à la Guinée, voici une petite photo prise il y a quelques années, illustrant un quotidien pas toujours très simple.

Cette école de Guinée, sans portes ni fenêtres, était  toujours utilisée. Plus qu’une école, c’était un complexe scolaire !

A  l’époque, et je ne pense pas que cela ait beaucoup progressé, les enseignants demandaient aux parents une somme  équivalente à un demi sac de riz, soit 1/4 de salaire de guinéen pour payer les tables. On imagine la rentrée des classes où chaque écolier apporte sa table !

A méditer, quand nos nains chéris râleront contre leurs profs…

Report des élections en Guinée

Décidément la Guinée n’en finit pas d’attendre sa démocratie !

Des violences urbaines se sont produites le weeek-end dernier à Conakry entre les partisans des deux partis électoraux faisant un mort et entrainant de nombreuses arrestations.

Ces mouvements ont de nouveau montré à quel point il est dur d’opérer une transition entre un régime militaire et une démocratie. Le peuple de Guinée patiente depuis le 27 juin dernier la tenue du deuxième tour des élections visant à départager Cellou Diallo et Alpha Condé : Cellou, le gestionnaire,  a servi comme ministre puis premier ministre auprès du général Lansana Conté au pouvoir depuis 1982. Doté un large carnet d’adresses à l’étranger, il connait bien les difficultés de la Guinée d’aujourd’hui et avait tenté d’en résoudre une partie avant d’être limogé par le vieux général. Alpha Condé, opposant historique du régime militaire, exilé depuis près de 20 vingt ans, est nettement plus âgé que son opposant Cellou mais a pour avantage de n’avoir jamais participé à aucun gouvernement militaire.

A l’issue du premier tour Cellou avait reccueilli la majorité des suffrages. On comprend qu’il attende avec impatience le deuxième tour.

http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20100918211448/violences-guinee-election-presidentielle-presidentiellele-camp-de-cellou-dalein-diallo-menace-d-organiser-une-journee-ville-morte.html

Le  report du deuxième tour est semble t-il, lié à des problèmes de logistique et d’organisation. Cela peut sembler irréaliste à celui qui n’a jamais mis un pied en Guinée, c’est pour cela qu’il m’a semblé utile de rappeler le contexte difficile de ce pays où :

– il pleut des trombes d’eau entre juin et septembre, rendant impraticables de nombreuses pistes, et de ce fait les déplacements les plus élémentaires.

– la population majoritairement agée de moins de 45 ans, n’a jamais connu de fonctionnement démocratique, et a un niveau d’éducation très hétérogène, nombreux sont ceux qui savent à peine lire ou écrire.

– la patience de chacun est mise à rude épreuve par les nombreuses difficultés de la vie quotidienne : on s’éclaire principalement à la bougie, les étudiants travaillent sous les lampadaires des stations essences alimentés au groupe électrogène,  il faut aller chercher l’eau dans des bassines et des seaux au robinet du quartier, qui opère parfois un jour sur deux entre 3 et 5 heures du matin…

– le sac de riz mensuel coûte plus de la moitié du salaire d’un guinéen, la viande est donc réservée aux fêtes et reste exceptionnelle.

– le paludisme et la tiphoïde sont monnaie courante affaiblissant constamment l’organisme déjà fragilisé par une mauvaise alimentation.

Il est aisé de comprendre que l’organisation impartiale et juste de ces élections doit être difficile mais au combien nécessaire. L’échec du processus démocratique en Guinée  laissera la porte ouverte à tous les excès et favorisera peut-être  l’accès au pouvoir d’individus mal intentionnés, tuant ce dernier espoir des guinéens de vivre dans un pays apaisé et prospère.

Et pourtant, quel pays magnifique !  Pays où a vécu enfant l’écrivain Michel Ocelot, créateur de Kirikou. On comprend pourquoi avec ce petit cliché pris à 50 km de Conakry:

La tête dans les nuages

En ces débuts d’année scolaire, on a souvent envie de commencer un tas d’activités : du sport 3 fois par semaine, de la guitare, du Taï Chi en cas de gros stress futur. On prend une fois de plus la bonne résolution de nager 40 longueurs dans la piscine de son condo (souvent tenté, jamais réussi sur la durée…), bref on a envie de frôler la suractivité.

Nos enfants ne sont pas en reste : comme nous savons qu’ils apprennent très vite durant leur enfance et que les connexions cérébrales sont en train de se faire, on les inscrit dans des cours de chinois, de violon et de soutien intensif en math, toutes activités qu’ils ne manqueront pas d’abandonner soigneusement à l’adolescence. Tout cela nous arrange, ça les occupe et pendant ce temps on écoute tranquillement le dernier Mika dans notre auto radio de notre voiture-taxi (car on a gardé une âme de midinette) ou on retrouve les autres mamans pour un petit coup de papote active, car si nos connexions scolaires à nous sont déjà connectées, plus ou moins bien, nos connexions sociales et musicales ont toujours besoin d’entrainement.

Finalement, nos petits chérubins finissent par avoir un emploi du temps de ministre, on en est toutes très fières, ils seront très cultivés et tout cela nous donne bonne conscience ; on enrichit au passage les petites écoles diverses et variés, bref on participe à la croissance économique (les singapouriens sont d’ailleurs excellents dans ce domaine).

Le seul hic, c’est que nos nains chéris n’ont plus le temps de jouer, donc d’imaginer, et encore moins le temps de rêvasser, voire, mot profondément politiquement incorrect de glandouiller.

Et  nous, nous n’avons plus le temps de réfléchir à de grandes et bonnes questions existentielles qui faisait vibrer nos adolescences boutonneuses et  nous rendaient maîtres du monde  : Dieu existe t-il, quel est le sens de la vie, pourquoi je préfère le vert au rose, quand donc ma mère me comprendra enfin, il m’aime ou il préfère Josette ?

20 ans plus tard nos questionnement du monde sont devenus ça : il m’aime encore ? Pourquoi Mon Chéri laisse t-il  trainer son caleçon sale tous les soirs ? et surtout qu’est ce que je pourrais bien faire pour le dîner ce soir. (je vous écris recluse dans  ma cuisine, le seul endroit zen de mon appart pour le moment, les autres pièces étant squattés par Grands Nains Ados et leurs potes, qu’ils faut paraît il laisser s’exprimer).

En conclusion, je vous propose, et me propose aussi à moi même, pour démarrer zen cette nouvelle année scolaire,  une petite séance méditation devant ce somptueux cliché pris d’avion afin de rester un peu la tête dans les nuages et décoller de notre quotidien déjà surchargé.